In 2004 schreef ik op uitnodiging van Lod en Dominique Roodhooft deze tekst. Dick Van der Harst componeerde muziek, Lod en Théâtre de la Place produceerde, Dominique Roodhooft regisseerde "L'opéra bègue".

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"Het groeien van de bomen."

(Het stuk werd in het Nederlands nog niet gespeeld).

"Tra la lie tra la la da maske dat gaat trouwen maar een boom groeit uit haar mond.
Tss tsss stront."

Tot zover de synopsis van Het groeien van de bomen, een stotteropera.

We moeten recht doen aan dat meisje, haar vader, haar moeder, haar broer en haar aanstaande.
Hun verstomming, die de onze is, niet herleiden tot een anekdote. Vanwaar komt die boom uit haar mond? Voor een antwoord is het te laat: de woorden zijn  uitgeput, en net daarom zouden wij willen kunnen spreken vanuit wat de bomen doet groeien. Maar onze mond is hier.
Jazeker er zal actie zijn, en vogels, hele mooie, en ja er zal drama zijn en tragedies en er zullen kluchten zijn en burlesken en liederen. Maar vanwaar komt die boom uit haar mond? Het is maar door de armoede van de taal dat we de illusie krijgen begrijpelijk te zijn.Wat is ze goed dat meisje, wat is ze mooi, wat is ze dapper en wat een schrik hebben wij.

Altijd de mogelijkheid openhouden dat een groot geitenvliegtuig uit glas en was uit de mond kan komen aangevlogen, altijd de mogelijkheid openhouden van de vloeibare toren, van de metamorfose, van toneel.

We zijn niets, we hebben niets, arme militanten van een schaduw van tien keer niets, alleen lege handen en een gapende mond. En de verwachting van een gestotterd woord, het is te zeggen, van een woord voortdurend in wording.

Décembre 2004 : Théâtre de la Place à Liège

Janvier  et février 2005 : Maison de la culture à Tournai, Centre culturel à Bruges, Maison de la culture à Courtrai, Minnemeers à Gand, L'aire libre à Saint-Jacques de la Lande

22 représentations

co-production  :

Le corridor (Liège), Het Muziek Lod (Gent), le Théâtre de la Place (Liège),

subventions et Aides :

La Communauté française - Service du Théâtre et le Centre des Arts Scéniques

Musique : Dick van der Harst
Texte : Pieter De Buysser
Conception et mise en scène : Dominique Roodthooft
Jeu et chants : Paola Bartoletti, Vincent Cahay, Jean-Luc Couchard, Didier De Neck & Anne-Cécile Vandalem
Clarinette basse : Kurt Budé
Clarinette : Jean-Philippe Poncin
Basson : Peter Van Cleemput
Scénographie : Philippe Henry
Costumes : Philippe Henry et Claudine Grinwins
Lumières : Laurent Kaye
Assistante à la mise en scène : Estelle Franco
Dramaturgie : Ellen Stynen
Délégué de production : Bram De Cock
Traduction : Anne Vanderschueren
Technique : Pino Etz

(...) La case où pourrait rentrer « L'opéra bègue » reste donc à inventer. A moins que cet ovni belge soit réellement unique en son genre. On comprendrait mieux, alors, en ressortir à la fois groggy et réjoui de tant d'audace (...)
Benoît Le Breton, Ouest France, le 5 février 2005

(...) "L'Opéra bègue" est une fable sur la différence, la tolérance, l'écoute ("On ne l'a peut-être jamais comprise, avec ses mots toujours brisés", s'interroge le frère d'Isis), sur la folie comme acte de résistance, sur la parole abîmée.

(...) "L'Opéra bègue" se situe à la croisée du théâtre, de l'opéra, de la comédie musicale et des arts de la rue. Les comédiens alternent avec la même aisance les paroles dites et chantées, les musiciens se promènent librement, tels une mini-fanfare. Si la pièce se déroule chronologiquement, en trois actes et cinq scènes, elle est loin d'être classique. Le tragique côtoie le burlesque - accentués par la musique -, et le cynisme la tendresse. On peut ne pas aimer, mais il est difficile de rester insensible (...)
Sophie Lebrun, La libre Belgique, le 06 décembre 2005

(...) Un ovni, loufoque, poétique, un peu amer. ... Ce spectacle foisonnant laisse parfois perplexe mais sème allègrement parfois des petites graines."
Michèle Friche, Le Soir, le 6 décembre 2004

(...) Dans un méli-mélo de chants et de paroles, soutenus ou ponctués par un trio de musiciens (clarinettes et bassons), sur une multitude de matelas écrus empilés (scénographie de Philippe Henry, dorée sous les lumières de Laurent Kaye), l'histoire foisonne en tous sens, burlesque et troublante. Au-delà de l'anecdote surréaliste, bien des questions et réflexions surgissent : c'est quoi cet arbre ? La peur du mariage ? Une difficulté de se faire entendre, à son propre rythme ? Une résistance ? Un choc salvateur ? Au choix et tout à la fois - au risque de perdre parfois le spectateur -, mais dans un ludisme de la forme réjouissant, bourré de clins d'oeil musicaux et dramaturgiques, avec des comédiens formidables, qui ont ici réalisé un vrai travail vocal et physique (pas simple de virevolter sur des matelas mous !) : Paola Bartoletti, Anne-Cécile Vandalem, Didier de Neck, Vincent Cahay et un inénarrable Jean-Luc Couchard ! (...)
Le Vif, l'express, le 10 décembre 2004

(...) En choisissant le théâtre musical pour présenter cette fable originale, trois artistes ont créé un spectacle qui étonne, interroge et bouleverse. Tous trois ont un souci aigu d'authenticité, un profond souhait de toucher de près la pensée et les sentiments, bien au-delà de l'anecdote (...)
Françoise Lison, Le Courrier de l'Escaut, le 13 janvier 2005